Quiz Décembre 2018

Les photos et la Ville de Novembre 2018

Chatillon et le Docteur Ernest-Charles Lasègue 

L'histoire de la sciatique commence avec Domenico Cotugno, un anatomiste italien qui, en 1764 dans un travail intitulé « De Ischiatis Nervosum », rapporte à la souffrance du nerf sciatique les douleurs qui partent de la fesse, descendent derrière la cuisse et la jambe pour aller jusqu'au pied… Charles Lasègue […] n'a jamais rien écrit sur le sujet, ses Études Médicales ne font pas mention du « signe ». Ce sont ses élèves qui, bien après sa mort, dans des articles de revues ou des articles de traités, décrivent « le signe observé maintes fois par Monsieur Lasègue chez les malades souffrant de névralgie sciatique » (Histoire de la sciatique par Stanislas de SEZE)
Ernest-Charles Lasègue (1816-1883) est le fils d’un botaniste, Antoine Lasègue, lui aussi inhumé à Chatillon. Lycée Louis-le-Grand, licencié ès-lettre à 22 ans, répétiteur dans la classe même où il avait été élève, il ouvre avec l’aide de sa mère une pension pour les élèves du lycée et est le  répétiteur de philosophie de Charles Baudelaire.
Partageant la vie des étudiants du Quartier latin il se lie d’amitié avec Claude Bernard lequel, reçu interne, avait pris ses fonctions dans le service des aliénés de Jean-Pierre Falret à l’Hôpital de la Salpêtrière. Se joint à leurs échanges intellectuels Bénédict Augustin Morel lui aussi interne chez Falret. C’est ainsi que Lasègue fut convié à suivre la visite des malades à la Salpêtrière et s’inscrit à la faculté de médecine en 1839. Il ne passa jamais l’internat des hôpitaux. Devenu l’élève préféré d’ Armand Trousseau ce dernier préside à sa thèse le 25 février 1843 « De Stahl et de sa doctrine médicale » 
L’année suivante il échoue à l’agrégation mais sa thèse « Des altérations du sang dans les maladies inflammatoires et dans les affections dites typhoïdes » le fera choisir pour une mission d’étude en Russie méridionale pour y étudier une épidémie de choléra. Il en profita pour visiter des maisons d’aliénés et le rapport qu’il rédigea le fit désigner comme inspecteur adjoint des établissements d’aliénés sous la direction de Ferrus et Parchappe. Il fut amené à visiter des maisons spécialisées dans le traitement des malades psychiatriques dans diverses villes de province.
Agrégé en 1853 après une thèse sur « Les paralysies générales » (neurosyphilis ou maladie de Bayle) il entre alors jusqu’à sa mort aux Archives générales de la médecine, premier organe international de médecine dans notre pays, grâce à sa connaissance parfaite de l'anglais et de l'allemand. Ces Archives sont désormais consultables sur le site www.biusante.parisdescartes.fr
Titulaire de la Chaire de pathologie générale (où il enseigna les maladies nerveuses et mentales) il est Chef de service de 1859 à1883 des hôpitaux de Lourcine (futur Broca), la Salpêtrière, Saint-Antoine, Necker, la Pitié et entre à l’Académie de médecine en 1876
À partir de 1862, il partage avec Legrand du Saule la consultation de la préfecture de police (la future infirmerie spéciale du Dépôt).
Mort de diabète à 67 ans en 1883 dans son domicile parisien il est inhumé dans la sépulture familiale à Châtillon. On peut retrouver l’éloge que lui fît le Professeur Germain Sée (ancêtre de notre confrère Conseiller ordinal Jacques Sée) sur le site BIU Santé

Indices en photos :

Treuil de la carrière AUBOIN 
Le plus ancien restauré d'Ile-de-France est l'un des derniers vestiges de l'activité-phare de la région, l'exploitation des carrières souterraines de gypse, craie et calcaire, qui truffent le sous-sol de Bagneux à Meudon. Il servait à remonter les blocs de calcaire utilisés pour construire les immeubles haussmanniens de Paris. Entraîné par un cheval attaché au manège, le treuil pouvait soulever des blocs de 10 t. La carrière a cessé d'être exploitée après la Première Guerre mondiale, les employés mobilisés ne sont jamais revenus.

Église Notre-Dame-du-Calvaire
Construite de 1932 à 1934 par l'Œuvre des Chantiers du Cardinal, association fondée en 1931 par le cardinal Verdier pour promouvoir la construction et l'entretien des églises catholiques de Paris et de la région parisienne, les architectes en sont Joseph Flandrin (mort en 1934), puis Yves-Marie Froidevaux. Grand édifice en briques rouges de style néo-byzantin à trois coupoles l'intérieur révèle un ensemble de fresques exceptionnelles, réalisées entre 1933 et 1962

La Folie Desmares
Au XVIIéme siècle Jean-Baptiste Colbert détenteur de la baronnie de Sceaux depuis 1670 voit
son domaine s’agrandir par la terre et seigneurie de Châtillon.
C’est l’époque où s’édifient ces « maisons » à la campagne dont raffolent la bourgeoisie parisienne et les artistes car il est de bon ton... de badiner, rire, jouer, chasser et faire ce qui est de semblable... (Nemeitz). Au cœur de grands domaines jouissant d’une magnifique vue sur Paris et la vallée de la Seine s’érigent deux importantes demeures : en 1710 la « Folie Régnault" précédée en 1705 de la maison de plaisance de Claude Ballon, maître de danse de Louis XIV, cofondateur des «Nuits de Sceaux ». Contraint de vendre cette propiété pour des raisons financières c’est le banquier suisse Antoine Hogguer de Saint-Gall  qui s'en porte acquéreur en 1708 pour y installer sa maîtresse Charlotte Desmares actrice de la Comédie-Française.