QUIZ Avril 2018

Quiz avril 2018

Question :

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Réponse :
 

Dr Nadia PAYOT (1887-1966)
BOIS-COLOMBES

Nadia Grégoria nait à Odessa en 1887, émigre en ?, et est une des premières femmes diplômées de la faculté de Lausanne en 1913. Elle se marie avec Edmond Payot, polytechnicien (Paris, Lausanne ?) et débute à ses côtés une série de voyages. C’est en Argentine qu’elle poursuit sa formation, portant secours à la population minée par la pauvreté et les fièvres.

En 1917 (1918 ?) elle débarque à New-York, y découvre les premiers instituts de beauté et y fait la rencontre troublante de la ballerine Anna Pavlova (du Mariinsky, de Saint-Pétersbourg, duos avec Nijinski) : elle est frappée par l’écart entre la jeunesse du corps et les marques de fatigue du visage de la danseuse, ce qui la conduit très rapidement à créer non seulement des produits de soin, mais également une gymnastique faciale et une méthode d’application des produits pour les consommatrices à la maison.
Cette gymnastique faciale est décrite dans « Être belle » en 1933, livre toujours en vente.
En 1920 elle s’installe à Paris, distille ses conseils, sa gestuelle, fabrique ses produits à base de plantes et de camphre, de blanc de baleine. En 1925 rue Richepanse elle crée son premier institut et y forme celles qui deviendront les futures « esthéticiennes ». Au 10 rue de Castiglione boutique de vente, cabines de soins, laboratoires, bureaux, ses produits sontprésentés dans des pots et flacons mauve, de forme galbée, ornés d’orchidées.
En 1947, l'usine de fabrication et les laboratoires déménagent à Bois-Colombes.
Elle est décédée en décembre 1966

Bernard Marionnaud, alto séquanais célèbre, originaire de Clamart, ayant passé son enfance sur les marchés où ses parents tenaient un étal de droguerie, la cite dans « un homme au parfum ». Il complète sa formation chez Nadia Payot après son passage chez Elizabeth Arden :
« Elizabeth Arden  est élitiste, elle s’adresse essentiellement à une clientèle aisée. Les femmes que je croise n’appartiennent résolument pas aux classes sociales que je fréquente dans ma banlieue. La plupart sont des grandes bourgeoises dont l’impudeur, l’impudence même me gênent,  quelques une s’amusent de ma timidité et me mettent à l’épreuve…
Elizabeth Arden et et le docteur Payot ne partagent pas la même conception de la beauté, en revanche toutes deux accordent une grande importance aux mouvements physiques. Les massages préconisée par Payot sont différents, alors que chez Elizabeth Arden  on m’a enseigné à malaxer de base en haut, c’est l’inverse…
L’originalité de Payot tiens surtout à ses traitements car ceux-ci s’apparentent à des soins médicaux. Elle innove considérablement dans tout ce qui touche aux problèmes cutanés des adolescents. Les peaux grasses acnéiques ne résistent pas à sa fameuse pâte grise et son masque irradié. C’est chez Payot que je comprends l’intérêt de la caution médicale que je ne manquerai pas d’exploiter plus tard… »

Fermée en 1993 l’usine a été inscrite au patrimoine industriel d’Ile-de-France en 1994. Friche industrielle elle a laissé place à un ensemble résidentiel rue de Cuny. 


Indices photos

Bois-Colombes 
La Ville de Bois-Colombes est une des deux villes du Nord du département sans accès à la Seine. Si le développement de cette ville ne tient pas au fleuve, il dépend de celui du Chemin de Fer. Jusqu'au milieu du 19ème siècle, le Bois de Colombes est un quartier boisé et presque inhabité de la ville de Colombes. Seuls lièvres et lapins pullulent dans ce hameau de Colombes dont les habitants se plaignent du ravage des récoltes dans leurs cahiers de doléances de 1789. Dix-sept habitants sont recensés sur les terres de Bois-Colombes, essentiellement des bûcherons, qui vivent de la vente du charbon de bois.
L’hôtel de ville actuel est édifié en 1937 sur les plans des architectes MM. Bovet et Berthelot, tous deux grands prix de Rome. Ils y mélangent  plusieurs styles architecturaux : campanile importé de la Renaissance italienne, association pierre-brique typique du style Louis XIII, fenêtres à meneaux et voûtes d'arête de l'architecture gothique, motifs «art déco» sur les murs de la salle des mariages, etc.

Le chemin de fer 
C’est le développement du chemin de fer qui favorise l’essor du hameau. En 1837 est mise en service la ligne Paris-Saint-Germain. En 1839 la ligne Paris-Versailles, et en 1851 la ligne Paris-Rouen. Si à l’origine aucune de ces lignes ne marque d’arrêt à Bois-Colombes, elles transportent vers Asnières des promeneurs parisiens en quête de divertissements champêtres : dans les guinguettes des bords de Seine, on danse, on boit, on pêche, on se baigne, et bientôt le Bois de Colombes devient lui aussi un lieu de promenade. En 1850 un restaurateur renommé, Alexandre Thiéfine, y établit au 11 et 11 bis de la rue des Bourguignons la villa Thiéfine, établissement de luxe qui reçoit la haute société parisienne et qui contribue au succès de la bourgade. Le « Louis XV », implanté au 31 bis rue des Bourguignons depuis au moins 1857, reste témoin de ce passé festif. Bientôt se construisent au Bois de Colombes des habitations de plaisance. En 1856, la ligne Paris-Rouen par Argenteuil dessert enfin la station de Bois-Colombes, témoignant de l’importance naissante de cette jeune agglomération, en 1869, une gare est créée, remplacée par l’actuelle en 1936.
La gare Lisch elle est «
toujours sur une voir de garage » et la passerelle Saint-Germain, inaugurée en septembre 2013 rappelle les 6 passerelles qui s’étaient substituées aux passages à niveau à la fin du 19ème siècle

Dans un contexte de développement très rapide, dès la fin de la guerre de 1870, des tendances séparatistes émergent entre la population des habitants de Bois-Colombes, essentiellement composée de gros négociants, d’industriels et d’intellectuels, et celle de Colombes, plutôt constituée de cultivateurs. L’origine de la querelle est principalement financière : les habitants de Bois-Colombes fournissent quarante-quatre pour cent des recettes de l’agglomération et considèrent que leur argent n’est destiné qu’à l’embellissement des quartiers de Colombes et de La Garenne, au détriment du leur, qui reste par exemple dépourvu de trottoirs et d’éclairage urbain. La séparation est actée en 1896.
Bois-Colombes paiera un lourd tribut aux deux guerres mondiales : les usines Hispano-Suiza, établies à Bois-Colombes depuis 1914, servent l’effort de guerre en fabriquant des moteurs d’avion.
Mais aux côtés de l’aéronautique, c’est bien la parfumerie qui devait compter au nombre des industries les mieux implantées à Bois-Colombes. IFF International Flavors and Fragrances, 3ème entreprise du secteur en concurrence avec Givaudan et Firmenich (qui elles appartiennent au passé industriel et commercial de Levallois et de Neuilly) y a ses origines par Albert Schwarz au 47 rue Victor Hugo, dans l'ancien théâtre de l'Union de Bois-Colombes. En 2005 octobre 2005, IFF quitte cette adresse pour le 61 rue de Villiers à Neuilly-sur-Seine.

Auguste Baininstallé à Bois-Colombes est-il l’inventeur du rasoir mécanique ? L’histoire a davantage retenu l’Américain King Camp Gillette qui dépose un brevet d’invention le 15 novembre 1904 pour le rasoir de sûreté avec lame à double tranchant remplaçable et qui obtiendra le succès que l’on connaît. Pourtant le premier brevet délivré à Auguste Bain et à son associé Bonnet pour un système de rasoir mécanique à dégagement remonte au 9 juin 1880. Le système de lame amovible développé plus tard par Gillette est déjà présent sur les rasoirs Bain en 1880 et révolutionne la technique de rasage. La fréquentation assidue des barbiers armés de coupe-chou n’est dès lors plus une obligation, comme voulait nous en convaincre les publicités pour les produits Bain de l’époque. Néanmoins, les lames Gillette, d’une plus grande finesse, jetables et de faible coût, remporteront davantage l’adhésion des utilisateurs de rasoirs mécaniques et feront la renommée mondiale de la marque.